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Festival de Tanabe

Tanabe Festival

Tous les ans les 24 et 25 juillet a lieu le festival d’été du sanctuaire Tokei-jinja. 2009 marqua le 450ème anniversaire du festival de Tanabe. En 1969, ce festival fastueux et solennel, a été désigné comme un bien culturel folklorique intangible de la préfecture de Wakayama.

Tanabe Festival

Programme du festival

24 juillet
9hMikoshi Togyo depuis le sanctuaire Tokei-jinja
Rassemblement des Kasahoko à Hon-machi
Procession dans Egawa-cho
10h25Rassemblement des Mikoshi et Kasahoko au port Egawa
10h40~10h50Adoration de Otabisho-zutome au port de pêche de Egawa
13h20Mikoshi-kankou
13h43Procession des Kasahoko
15h40Rassemblement des Kasahoko au Centre Culturel de Kinan
16h10Procession des Kasahoko
18hRassemblement des Kasahoko devant le sanctuaire Tokei-jinja
19hRituels de salutations des Kasahoko devant la porte Torii & rituel de course à pied Sumiya
20h45Départ des Kasahoko du sanctuaire Tokei-jinja
21h~21h15Marche avec des torches traditionnelles japonaises dans la rue commerçante de Ginza
21h30~21h50Rassemblement des Kasahoko sur le pont Aizu-gawa
21h55~22h15Rituel de séparation Modori Chigo
25 juillet
4h30Akatsuki-no-saiten : le rituel de l’aube
12h30“Les sept fois et demie de bienvenue” sur le pont Aizu-gawa
12h50Rituel de purification Shiogori
14h30Rassemblement des Kasahoko à Fukuro-machi
17h30Rassemblement des Kasahoko devant la porte Torii
19h30~21hEntrée dans le sanctuaire Tokei-jinja, rituel de salutations devant les Dieux & rituel de course à pied de Sumiya
21h10~21h20démonstration de tir à l’arc à cheval Yabusame
21h40Adieux

Sanctuaire Tokei-jinja

Tokei jinja

Le sanctuaire Tokei-jinja construit en 419 après J-C est une annexe de Kumano Hongu Taisha. Lorsque l’Empereur Shirakawa (1053-1129) abdiqua, les divinités de Kumano furent consacrées au sanctuaire Tokei-jinja. De nombreux pèlerins impériaux et aristocrates rendirent hommage et prièrent ici pour un passage en toute sécurité dans le royaume de Kumano. Puisque les divinités de Kumano étaient consacrées à Tokei-jinja, certains pèlerins décidèrent de ne pas faire le voyage dans les monts de Kumano mais prier ici et vénérer Kumano Sanzan de loin.

Dans les  « Histoires de Heike » le Kumano Betto (ou intendant les sanctuaires de Kumano) se tourna vers les Dieux pour savoir quel clan, Heike ou Genji, rejoindre lors de la bataille maritime historique de « Dan-no-ura » (1185) grâce à un combat de coqs divinatoire à Tokei-jinja. Sur ordre des Dieux la flotte de Kumano rejoignit le clan Genji au cours de la guerre et anéantit le clan Heike. Pendant la restructuration des sanctuaires durant l’Ère Meiji (1868-1912), le sanctuaire fut renommé « Tokei-jinja » ou « sanctuaire du combat de coqs » à cause de cet évènement.

Tokei jinja

À l’apogée des pèlerinages du Kumano, Tanabe qui était un important carrefour, prospéra et devint l’entrée de la région de Kumano du fait de sa situation géographique et de son ouverture sur la mer et sur les montagnes. Les gens passaient par Tanabe avant de se diriger vers le Kumano Sanzan ou le pèlérinage de Saigoku (pèlerinage des 33 kannon de l’Ouest japonais).

Histoire & Contexe

Selon les documents du 17ème siècle, le festival de Tanabe débutta en 1600. Le festival tel qu’on le célèbre aujourd’hui, date des années 1670.

History & Background

Durant le festival de Tanabe on peut voir huit « Kasahoko », correspondant aux huit quartiers traditionnels allant de l’ancien château aux quartiers marchands de la ville de Tanabe. Les habitants appellent les Kasahoko « Okasa ». « Kasahoko » est une sorte de « Dashi », cortège lors d’un événement.

Autrement dit, le Dashi a un rôle sacré dans un festival japonais. Les caractères Kanji pour Dashi sont 山 車, ce qui signifie « montagne » et « roue » ou « véhicule ». Littéralement les Dashi sont de grands et élégants chars richement décorés, liés à l’histoire locale et aux divinités Kami de la région. Il y a une grande diversité de Dashi, et autant de style de cortèges qu’il y a de festivals au Japon. Les chars sont tirés et poussés à travers la ville par de nombreux hommes pour rendre hommage aux sanctuaires et aux sites sacrés.

Pendant l’époque Edo (1603-1868) la ville de Tanabe était composée de neuf quartiers : Hon-machi, Fukuro-machi, Kata-machi, Konya-machi, Kaminaga-machi, Shimonaga-machi, Minami-shin-machi, Kita-shin-machi et Egawa. Chacun des quartiers possèdait un Kasahoko, hormis Egawa qui en avait deux. En 1870, Kaminaga-machi et Shimonaga-machi fusionnèrent et devinrent Sakae-Machi, en 1889 Konya-machi perdit son Kasahoko dans une importante innondation. Konya-machi a donc commencé à utiliser un parapluie « Kinugasa » au lieu d’un Kasahoko à partir de 1926.

Procession du festival

Lors de la procession du festival les huit quartiers sont divisés en quatre équipes ou « gumi » et avancent ensemble. Hon-machi est « Hon-machi Gumi », Fukuro-machi, Konya-machi et Kata-machi forment l’équipe « Fukuro-machi Gumi », Sakae-machi, Kita-shin-machi et Minami-shin-machi forment l’équipe « Sakae-machi Gumi ». Egawa-cho est l’équipe « Egawa Gumi »

Kasahoko

Egawa-cho possède deux « Kasahoko » et un « Sumiya », le Kasahoko en forme de parapluie réalise l’importante performance de purification. Ce rituel unique est réalisé par un participant du festival qui court aussi vite que possible en portant l’instrument sacré pour expulser les mauvais esprits et purifier la ville. Cela purifie également la route où défileront ensuite les autres chars Kasahoko. Le Sumiya ne peut jamais revenir sur ses pas ou tourner à droite. L’esprit de la divinité Sumiya est une pomme de pin. Chaque année, la meilleure branche de pin rouge japonais est choisie pour être placée au sommet du Sumiya comme récepteur divin pour les esprits.

Après le Sumiya, les deux Kasahoko de Egawa-cho prennent la pôle position du défilé suivis de Hon-machi. L’ordre de passage des autres équipes change chaque année.

Chaque Kasahoko est composé d’un Oni (démon japonais), « Sakibayashi », d’enfants jouant des musiques traditionnelles de festival, de trois hommes jouant des tambours japonais, de trois hommes jouant de la flûte japonaise, de plusieurs animateurs, entre 4 et 15 gardes, de 9 à 20 hommes dirigeant le Kasahoko et d’environ 10 personnes qui portent chacun une grande lanterne de papier. Seule exception pour le Kasahoko de Hon-machi qui a deux Tengu au lieu d’un Oni. Les musiciens, assis dans le Kasahoko, jouent des musiques, appelées « Ohayashi », ressemblant à la musique de la cour japonaise.

Matsuri Children

Yoinimiya : Festival du soir (24 juillet)

Au matin du festival Yoinomiya (festival du soir), les Kasahoko se réunissent à Hon-machi et remercient les divinités de Kumano déplacées brièvement dans un sanctuaire portatif mikoshi qui est escorté par tois jeunes garçons à cheval (escorte sacrée des Kami).

Le rituel de Mikoshi-togyo débute au sanctuaire Tokei-jinja ; le Sumiya ouvre la marche en purifiant la route, suivi par les Kasahoko et enfin le sanctuaire portatif mikoshi. La procession va jusqu’au port de Egawa pour le rituel de l’eau salée appelé « Shiogori ». La procession retourne ensuite à Tokei-jinja en début de soirée, et s’aligne le long de l’enceinte du complexe sacré.

Aux alentours de 19h, chaque char se place devant la porte Torii principale du sanctuaire sans y entrer et présente ses respects aux Dieux.

Après les rituels de remerciement, les Kasahoko vont jusqu’au pont Aizu-bashi avant de retourner dans leur garage. C’est le point culminant visuel de la journée, lorsque la procession dans toute sa gloire se reflète sur la surface de la rivière Aizu.

Hon-masturi : festival de jour (25 juillet)

À 4h30 le rituel de Akatsuki-no-Saiten démarre au sanctuaire Tokei-jinja. Dans le silence matinal, comme si le tourbillon de festivités de la veille était un rêve, le rituel et la « Urayasu-no-mai » (danse d’Urayasu) sont consacrés aux Kami.

Les Kasahoko défilent dans la ville toute la matinée et arrivent au pont Aizu-gawa vers midi. L’équipe de Egawa est à Egawa, ou rive droite de la rivière, tandis que les autres équipes se trouvent sur la rive gauche. À partir de 12h30, commence le rituel énigmatique de « Nana-do-han no Tsukai » ou « les sept fois et demie de bienvenue ». Deux hommes traversent le pont et recquièrent la présence du Sumiya à sept reprises. À la huitième demande, le Sumiya apparait devant eux à mi chemin sur le pont et le groupe peut finalement traverser vers la rive gauche.

Sur la rive gauche du pont, des prêtres Shinto attendent la réunion des Kasahoko et procèdent au rituel de délivrance « Shio-aka-ri » pour purifier les Kasahoko et le Sumiya puis la procession retourne à son point de départ.

Le point culminant du festival de Tanabe a lieu le soir du 25. Tous les Kasahoko se rassemblent devant la porte Torii du sanctuaire Tokei-jinja et réalisent le rituel « Omiya-iri ». Omiya-iri (entrer dans le sanctuaire) commence à 19h30 lorsque le Sumiya entre pour saluer les Kami dans les pavillons du sanctuaire, puis court jusqu’au monticule à côté de la porte de Torii pour entreprendre le rituel final de « Kasa-yabuchi ».

Les Kasahoko entrent finalement dans l’enceinte du sanctuaire et chaque Kasahoko vient saluer les Kami devant les pavillons.

Vers 21h10 l’escorte divine composée de trois jeunes cavaliers arrive au sanctuaire et réalise le dernier rituel du festival, « Yabusame », du tir à l’arc. Ils réalisent une démonstration de tir à l’arc à cheval devant la porte Torii en tirant chacun trois flèches sur la cible.

yabusame.jpg

Après les neuf tirs, on souffle dans la Horagai (corne d’abondance) pour marquer la fin du festival. Les Kasahoko se préparent alors pour leur départ du sanctuaire. Avec le deuxième son de corne, les Kasahoko quittent l’enceinte sacrée et retournent dans leur quartier respectif.

Depuis la rive du quartier Kata-machi, qui est adjacent à Egawa, on peut observer le splendide final du festival élaboré par la ville de Tanabe. On voit le Kasahoko Egawa retourné dans son quartier en traversant le pont Aizu-bashi.

Les chars Kasahoko

Hon-machi

Les principaux objets du char de Hon-machi sont les poupées issues de l’ancienne pièce de théâtre Noh « Takasago » représentant un vieux couple, écrit par le célèbre dramaturge Zeami (1363-1443). Takasago est l’histoire d’un prêtre shinto de Aso qui rencontra un vieux couple dans la baie de Takasago pendant son voyage le menant à Kyoto. Il découvrit ensuite qu’il s’agissait des esprits du pin Aioi, dont les racines ont miraculeusement créé deux arbres différents. Par la suite, le vieux couple fut associé au bonheur et à la longévité amoureuse.

Konya-machi

Le Kasahoko de Konya-machi est appelé « kinugasa ». Il s’agit d’une ombrelle géante faite de fils d’or et de broderies avec le symbole de Kumano le Yatagarasu sacré (corneille à trois pattes). Lors du festival, des branches de pin fraîchement cueillies recouvrent le haut de l’ombrelle. Konya-machi avait également son Osaka mais ce dernier fut détruit lors d’une importante innondation en 1889. Avant cette catastrophe, le Kinugasa de Konya-machi était décoré des poupées de personnages historiques tel que Fuhito Fujiwara (659-720), Kiyomori Taira (1118-1181) et Kukai (774-835).

Konya-machi

Sakae-machi

L’icône principale du Kasahoko de Sakae-machi est « Shojo », une divinité légendaire venue de l’océan qui aimait boire du saké (alcool de riz japonais). La légende originaire de Chine raconte la relation entre un honnête homme Kofu et Shojo. Après avoir eu une révélation dans un rêve, Kofu commença à vendre du saké sur les marchés et devint un homme riche. Plus tard, il remarqua que l’un de ses clients n’était jamais saoûl malgré tout le saké qu’il buvait. Kofu lui demanda qui il était et l’homme répondit qu’il était Shojo de l’océan.

Après avoir découvert que les dires de Shojo étaient vrais, Kofu apporta du saké sur la plage et attendit que Shojo apparaisse. Shojo apparu miraculeusement, but le saké et se mit à danser. Shojo loua le coeur honnête de Kofu et lui donna un vase à saké qui ne se dessèche jamais.

Sakae-machi possède deux autres objets pour son Kasahoko, l’Impératrice Jingu(170-269) et l’un de ses principaux servants Takenouchi-no-sukune, à la mystérieure longévité  (84-390).

Minami-shin-machi

Le Kasahoko Minami-shin-machi a quatre objets de culte. La poupée représentant YoshisadaNitta(1301-1338) est l’icône principale. Yoshisada Nitta était un prestigieux samouraï qui a combattu et vaincu le gouvernement féodal de Kamakura. Il pria le Dieu dragon Ryujin de l’océan et planta son épée dans la mer. Les eaux s’abaissèrent et l’océan devint rapidement une zone marécageuse, permettant à son armée d’entrer dans Kamakura et de gagner une bataille décisive. 

Les trois autres icônes sont : « Susano-no-Mikoto» (Dieu dans la mythologie japonaise), « Ushiwaka-maru » (Yoshitsune Minamoto dans sa jeunesse) et « Shiokumi » (de la célèbre histoire Noh Matsukaze).

Minami-shin-machi
(from left: ushiwakamaru, Yoshisada Nitta, Shiokumi and Susano-no-mikoto)

Fukuro-machi

Le symbole de Fukuro-machi est Yamato Takeruno Mikoto, un héros légendaire tant historique que mythologique.

Fukuro-machi a créé la poupée de Yamato Takeru no Mikoto à partir d’un tableau de Tatebu Taisha de la préfecture de Shiga.

Kata-machi

Kata-machi a deux icônes, l’une est « kanu : Guan Yu (?-219) » de Sangokushi (les trois royaumes de Saga) et l’autre est « l’Impératrice Jingu ».

« Kanu » était un commandant de l’armée de Go-Kan et un frère d’arme de Ryubi Gentoku (126-233). Il fit un service méritoire durant la guerre des falaises rouges « Red Cliff ». Doté d’un fort sens du devoir, il était populaire et aimé des chinois. Leur admiration était si profonde qu’il devint le 47ème être divin de Chine. Il fut reconnu comme un dieu des affaires et de la guerre grâce à sa loyauté et son honnêteté. La poupée de Kanu est disposée dans le Kasahoko le 24.

L’autre icône, l’Impératrice Jingu (170-269) est quant à elle, disposée dans le Kasahoko le 25. Son autre nom est Okinagatarasime-no-mikoto, épouse du 14ème Empereur Chuai (?-200). Après la mort soudaine de l’Empereur Chuai, elle régna et prit le contrôle politique et administratif de 201 à 269. Dans le Kojiki (Chronique des anciens faits), une anecdote raconte son voyage dans la péninsule de Corée lorsqu’elle décida de poursuivre la guerre entreprise par son défunt mari alors qu’elle était enceinte. Elle accoucha à son retour.

Kitashin-machi

Depuis 1694 les icônes successives du Kasahoko de Kitashin-machi sont Tadahira Fujiwara (880-949), Souu (dates de naissance/décès inconnues) de Sangokushi, le politicien chinois Hanrei (dates de naissance/décès inconnues) et une scène de combat de Yorimasa Minamoto (1104-1180) avec le démon légendaire japonais Mue ayant une tête de singe, le corps d’un raton laveur, les membres d’un tigre et la queue d’un serpent. La scène représente un moine ascète s’entrainant devant les chutes de Nachi.

Depuis 1801, l’icône est « Mochi-bana » un ensemble de branches d’arbres auxquelles sont accrochées de petits mochis (gâteaux de riz). C’est un ornement de prière pour une récolte abondante.

Kitashin-machi

Egawa-cho

Egawa-cho possède deux Kasahoko dont les icônes furent Yebisu et Daikoku depuis la période Édo. Yebisu est le Dieu de la pêche, de l’agriculture et du commerce. On raconte qu’il avait une imposante face de Oni (démon) mais qu’elle devenait plus douce et agréable quand il mettait son costume. Il est l’un des sept Dieux de la chance « Shichifuku-jin ».

Daikoku est le Dieu des récoltes abondantes et aussi l’un des sept Dieux de la chance « Shichifuku-jin ». La poupée Daikoku ne peut être manipulée et déplacée que par un nombre limité de personnes désignées.

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